Enquête publique travaux de la digue de Croissy – réunion du 7 juin 2022

La plus grande préoccupation exprimée par le public présent concerne l’abattage des arbres et le souhait de conserver le pittoresque arboré du paysage. La protection de la biodiversité et de la tranquillité des lieux est également une préoccupation, en particulier la volonté de ne pas installer un système d’éclairage nocturne dans cette zone qui en est préservée à ce jour.
VNF (Voies Navigables de France) a expliqué la nécessité d’une réparation de la digue sur toute sa longueur de 640 mètres. En effet, du fait des écluses, la Seine dans le bras « de Marly » (côté Rueil) est plus haute de trois mètres par rapport au bras du côté de Croissy. Il faut donc protéger la digue d’un risque de rupture. VNF a expliqué le choix d’un enrochement (plutôt qu’un palplanche) par des raisons esthétiques, soutenues par l’architecte des bâtiments de France. En effet, vu la hauteur de marnage dans ce bras, un palplanche revient à monter un mur de plus de trois mètres (sans compter les inconvénients à enfouir des pieux et du coût de l’acier). VNF refait la digue en l’état, c’est-à-dire que le cheminement ne sera pas élargi. Ce sera un chemin de terre sans éclairage. VNF a une obligation de laisser libre d’accès les chemins autrefois de halage. Il s’agit d’une circulation piétonne et non une piste cyclable. Les vélos seront toutefois tolérés.

Le Maire s’est exprimé abruptement en disant qu’il rencontre VNF pour la première fois, que la mairie n’est pas intéressée par la digue qui est propriété de VNF et qu’elle ne mettra pas un centime pour son aménagement, qu’il se fiche des arbres qui seront replantés si ce n’est qu’il veut qu’on en abatte un minimum et qu’on replante des sujets plus gros.
VNF a dit entendre les remarques sur la conservation du rideau d’arbres. Dans un budget de 250K€ de replantation, sur un budget total de 8,7M€, VNF s’est engagé à minimiser l’abattage en conservant certains sujets quand c’est compatible avec l’enfouissement des enrochements, et à replanter des sujets variés, dont des arbres à port retombant, comme les saules pleureurs.
Les premiers abattages des arbres auront lieu cet automne. Une première tranche de travaux aura lieu d’avril à octobre 2023 et une deuxième tranche d’avril à octobre 2024. Le chemin sera rendu à la circulation piétonne à l’issue des travaux.
Le cheminement le long de l’ancien golf Total n’est concerné par aucun travaux. Le maire dit que c’est propriété de VNF et qu’il ne fera rien. VNF, sous réserve de vérification, confirme être propriétaire et avoir confié le terrain en concession à Total. VNF indique ne pas avoir connaissance d’un quelconque autre projet à ce jour et contacterait en premier lieu la mairie si cela venait à changer, puis rechercherait un projet de valorisation.
Une association de riverains est en cours de constitution, à l’initiative de Frédéric Guian, Benoit Penichost et Didier Lefevre, avec pour but de préserver au mieux le site naturel de la Digue, site appartenant au patrimoine de Croissy, dans l’intérêt de tous les habitants de Croissy-sur-Seine.


Lien vers l’étude de VNF : https://croissyautrement.files.wordpress.com/2022/06/memoire_avisae_janv2022_v4c_final.pdf
Conseil municipal du 28 mars 2022 : pourquoi la liste Croissy écologique et solidaire ne vote pas le budget
Lors de la réunion du Conseil Municipal, Bertrand Mansard, conseiller municipal, membre de la commission finances, a expliqué les motifs du vote défavorable :
» Autant lever le suspens tout de suite, nous ne voterons pas le budget 2022 à l’instar des budgets des années précédentes.
En cette période particulièrement troublée, cadre d’une campagne pour l’élection présidentielle, il apparait que si l’on exclut la guerre en Ukraine, les 2 préoccupations principales des Français sont le pouvoir d’achat et l’environnement. Notre liste Croissy Ecologique et Solidaire voit juste.
Et au regard des moyens dont elle dispose, il nous semble que ce sont 2 domaines dans lesquels pourraient se distinguer notre commune.
Pourtant, cette année encore, il nous est proposé d’affecter le résultat du compte administratif 2021 en totalité à la section investissement dont le montant culmine à 16M d’euros.
Or à Croissy l’ensemble des prestations de services est payant. Les services périscolaires génèrent un produit de 1.048.000 € et les services culturels un produit de 271.000 €. Il nous semble qu’une partie du résultat devrait servir à minorer le coût des services proposés à la population.
Au contraire, il nous a été proposé aujourd’hui, une augmentation de 28% des tarifs pour les expositions temporaires du château Chanorier (la majorité municipale précise que c’est un nouveau tarif concernant des visites guidées, une prestation de qualité qui a un coût qu’il « faut » répercuter sur le tarif. Selon nous, l’ambition culturelle affichée devrait aussi concerner l’accession au plus grand nombre par un tarif raisonnable et des tarifs réduits plus sociaux).
L’un des outils de la justice sociale, c’est la redistribution. Mais le quotient familial en vigueur à Croissy, totalement déconnecté de la situation économique et social des familles, ne facilite en rien l’accès aux services pour les plus démunis. Et l’intervention du CCAS, souvent intrusive et subjective, ne soulage que marginalement les difficultés des familles.
Croissy pourrait-être un modèle, c’est une anomalie.
Quant aux investissements, quels sont les projets qui concernent l’enjeu majeur qu’est la préservation de l’environnement, de notre cadre de vie et celui de nos enfants ? Des arbres et des led pour un montant d’environ 12% des 16M€ du budget d’investissements.
Croissy pourrait s’illustrer, elle assure le service minimum. »
Petit compte-rendu du Conseil municipal du lundi 14 février 2022 :
La plus longue partie était consacrée au rapport d’orientation budgétaire 2022. Le vote du budget lui-même aura lieu à la prochaine réunion du Conseil Municipal.
Côté recettes, le rapport indique que la Dotation Globale de Fonctionnement est stable au niveau national, en revanche elle diminue fortement au niveau de notre commune, passant de 350K€ en 2019 à 98K€ en 2022. C’est le signe d’une commune riche qui est soumise à la solidarité avec d’autres communes qui ont davantage besoin du soutien de l’Etat, notamment en zone rurale.
Pour autant le produit fiscal de Croissy ne diminue pas. La quasi disparition de la taxe d’habitation est compensée par la taxe foncière (auparavant perçue par la communauté d’agglo).
Avec 7,5M€ de produit fiscal + 3,5M€ d’EPCI venant de l’agglo + 1,1M€d’autres ressources fiscales, Croissy a des moyens suffisants.
Avec un impôt moyen de 730€ par contribuable, soit un impôt supérieur à la moyenne nationale, l’indice de « pression fiscale » de Croissy n’est néanmoins que de 0,77 (1 étant la moyenne nationale). Un autre signe d’aisance de notre commune.
Aux quelques 12M€ de recettes fiscales s’ajoutent 2,6M€ de recettes des services (c’est-à-dire les services rendus par la commune contre paiement par les bénéficiaires, tels que les restaurants scolaires, les activités périscolaires, l’accueil de loisirs).
Côté dépenses, on constate (une fois encore) une « épargne brute », d’environ 4M€ en 2021, c’est-à-dire que le budget de fonctionnement n’a pas été entièrement dépensé, ce qui permet d’affecter ces sommes à l’investissement. La mairie impute cela à la situation sanitaire qui a freiné certaines dépenses.
Cela conduit à prévoir plus de 16 M€ d’euros aux investissements (là où Croissy a consacré 5,6M€ en 2021, une année pourtant honorable au regard des réalisations passées), un budget qui croît d’année en année… sans être dépensé.
La majorité municipale assure pourtant qu’elle sera capable de mener tous ses projets et affirme fièrement mettre en œuvre le programme sur lequel elle a été élue. Ainsi les « dessous de Chanorier » pour plus de 2M€, ou une « halle de beach volley » pour 850K€, ou encore 215K€ une nouvelle fois consacrés à la videosurveillance…
Bertrand, notre conseiller municipal membre de la commission Finance, a demandé que le Conseil envisage une diminution des recettes des services, par la mise en place d’un quotient familial plus social et redistributif. A quoi il lui fut répondu que ce n’était pas envisagé afin de préserver l’équilibre financier présenté. Bertrand a souligné, à juste titre, que les sommes à consacrer à la diminution des coûts des foyers les plus modestes sont sans commune mesure avec les millions mis en réserve pour les dépenses d’investissement. Pas de réponse, la majorité municipale assume une politique conservatrice qui refuse de faire des dépenses sociales de solidarité.
Bertrand a également suggéré que les m2 créés pour les dessous de Chanorier pourraient être trouvés dans les étages du château. Mr le Maire rétorque que ce sera utile d’avoir une salle d’une capacité de 110 personnes pour compléter l’auditorium, que cela permettra d’accueillir des répétitions de musique lorsque l’auditorium sera occupé pour des spectacles, et lâche « cela permettra aussi de faire venir des entreprises » (comprendre : qui loueraient le sous-sol et la verrière pour des séminaires). Idem pour les étages, qui restent loués à la société Epicure qui y a installé son siège social. Une vision purement gestionnaire et marchande conforme, elle aussi, au programme soi disant avalisé par le vote des Croissillons.
Notons enfin que Mr le Maire indique avoir engagé un organisme spécialisé pour « chasser » des subventions publiques. Une chasse qui devrait rapporter 1M€ en 2022.
Un bilan du dispositif de l’Etat « Construction durable« a également été fait. L’Etat attribue des sommes d’argent incitatives aux communes qui créent, sous certaines conditions, des logements. Le Maire précise que le versement prévu à ce jour pour 2022 est de zéro et explique que c’est lié au fait qu’il n’y a que 5 logements prévus au lieu de 45 nécessaires pour prétendre toucher cette somme. Il ajoute « et c’est tant mieux ». Il oublie de dire que, parmi les conditions d’octroi, il y a la zone de construction, à savoir la zone du centre ville. En effet, ce dispositif vise à encourager la densification des centres villes pour mieux protéger les zones en périphérie contre la construction et l’artificialisation des sols. On peut au contraire constater à Croissy que la pression immobilière et la densification touchent tous les quartiers et quasiment toutes les zones, sans plan d’urbanisme permettant de préserver des espaces naturels ou patrimoniaux.